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Jacques
Jacques Duhoux vit seul au 52e parallèle du nord du Québec dans une cabane en bois, sans eau, sans électricité. À 80 ans, il est diagnostiqué avec le parkinson.
Au cœur de la forêt boréale à la frontière du Labrador se dresse le massif des Monts Groulx. Un sanctuaire avec une trentaine de sommets classé depuis peu comme réserve de la biosphère par l’UNESCO.
Au commencement de ce qu’on appelle le Nord-du-Québec, ce désert blanc s’inscrit dans un territoire que l’on connaît trop peu, mais qui occupe le 3⁄4 de notre province.
Après maintes expéditions à traverser la forêt boréale, Jacques Duhoux, Belge d’origine, mais élevé au Burundi en Afrique, tombe sous le charme et décide de se retirer de la société. En 1980, au kilomètre 335, il construit le Camp Nomade.
Il vécut ainsi 45 hivers dans le Grand Nord à la manière des anciens trappeurs dans une cabane en bois, sans eau, sans électricité sans femme ni enfant. Il vit au gré de ses rêves et apprivoise la solitude en vivant l’hiver avec des moyens traditionnels.
Malgré son éloignement et son mode de vie solitaire, Jacques a conservé un réseau social impressionnant. Des gens de partout à travers le monde entretiennent une relation avec lui par courrier postal et certains viennent se ressourcer chez lui à l’occasion ou faire une expédition dans les environs.
Ma mère entre autres en fait partie. Elle l'a rencontré il y a 28 ans lors d’une randonnée en chien de traineau que Jacques dirigeait. Elle est restée en contact avec lui depuis.
Chaque automne, Jacques quitte sa montagne pour rendre visite à ses amis. Depuis que je suis jeune, une fois par an, il passe par chez nous.
J’ai appris l’année dernière que Jacques était diagnostiqué avec le parkinson. Après plusieurs échanges par cartes postales, il a accepté que je vienne le filmer.
Plusieurs ont pensé un jour tout quitter pour se rebâtir. On souhaiterait tant se détacher de l’engrenage capitaliste de notre époque. Mais comment peut-on rester autonome dans la société d’aujourd’hui physiquement et psychologiquement ?
Comment est-ce qu’il s’y est pris ? Que fait-on dans le bois quand on a une maladie dégénérative ?
Tout en retraçant la vie rocambolesque d’un des pionniers du plein air nordique au Québec, on entre dans le paradis du silence, on comprend le pouvoir de l’art, de la nature et de l’amitié. On comprend la force de l’homme et de la société. Et on observe comment au travers tout ça, l’autonomie doit survivre.
26-60 min